Le corps sur mesure

On peut être ultraconnecté et tou- tefois soucieux des conséquences que cela peut avoir. C’est le cas de
BENJAMIN PITRAT.
Ce jeune psychiatre, dopé aux nou- velles technologies, créateur de la start- up Ad Scientiam qui développe une application mobile pour suivre l’état de santé des patients, le dit d’emblée : « La révolution de la santé connectée a changé notre rapport au corps et à la maladie ». D’abord avec l’apparition d’un nouveau concept, « le quantified self », c’est-à-dire la possibilité pour chacun de mesurer une série de para- mètres médicaux.
« Quand on a lancé notre start-up fin 2013, la pénétration du smartphone était de 30 % et les objets connectés se résumaient à l’actimètre et à la balance connectée. Aujourd’hui, tous les por- tables vendus sont des smartphones et les objets connectés vont jusqu’à l’ECG ou au bilan sanguin à domicile ».
Au fond, quel est l’apport réel de ces techniques? Ne sommes-nous pas en train de perdre le contact avec la réa-
lité? Car pour beaucoup, « il n’est plus important d’avoir passé une nuit re- posante, mais de savoir qu’on a dormi 7 h 24 mn… ».
Par ailleurs, quelle est la validité des consignes données par ces appareils? demande le spécialiste, qui rappelle que les fameux 10 000 pas ne proviennent d’aucune étude scientifique, mais d’un fabriquant japonais de podomètres, qui trouvait que 10 000 ça sonnait bien en japonais…
La santé connectée, Benjamin Pitrat y croit, mais à condition de raison gar- der. » Avoir une tasse qui nous dit si on a suffisamment bu, est-ce bien néces- saire alors qu’on a le système hypotha- lamo-hypophysaire qui régule depuis toujours la faim et la soif ? ».

Catégorie

Santé

INTERVENANTS

Benjamin PITRAT

THÉMES

Big-data | Santé connectée

ANNÉE

2015