Retour dans le passé avec FRANÇOIS CUZIN, membre de l’Académie des sciences et spécialiste de la réplication de l’ADN. Car nous voilà maintenant revenus au temps de Jean-Baptiste Lamarck. Il y a trois siècles, ce grand scientifique envisageait la possible hérédité des caractères acquis. Mais depuis l’avènement des théories mendéliennes, puis la découverte de la double hélice de l’ADN, Lamarck est passé aux
oubliettes.
On revient aujourd’hui à ses théories par le biais
de l’épigénétique, c’est-à‐dire la capacité de l’environnement à moduler l’expression d’un gène et même à transmettre cette particularité aux générations sui- vantes. « Comme d’autres sciences, la génétique a dû remettre en question ses principes les plus solides » résume le professeur Cuzin.
Deux groupes de pathologies semblent être trans- mises aux enfants, voire aux petits enfants, sans suivre les sacro saintes lois de Mendel : des pathologies métaboliques comme le diabète ou l’obésité, suite notamment aux excès ou aux privations alimentaires, mais aussi des pathologies psychiatriques consécutives aux conditions psychopathologiques dans lesquelles évoluent les patients. « On parle du stress, de la dépression et aujourd’hui de l’autisme, la liste n’est pas limitative ». Comme ces pathologies transgénérationnelles sont difficiles à observer chez l’homme, on s’est tourné vers la souris.
On a pu montrer que l’épigénétique implique des acides ribonucléiques d’un autre type avec des effets à long terme. Pour nous faire mieux comprendre les règles de l’épigénétique, François Cuzin nous donne l’image d’un orchestre symphonique. La même partition jouée par des chefs différents donnera des résultats extrêmement variables. Il en est de même du génome qui s’exprime différemment chez chacun d’entre nous en fonction de notre environnement.
Transmission de santé
Catégorie
Sciences
INTERVENANTS
François CUZIN
THÉMES
Génétique
ANNÉE
2015