Les virus nous inquiètent, et l’un d’entre plus que tous les autres : le VIH, responsable du SIDA. Et pourtant ce VIH pourrait devenir un formidable outil thérapeutique. C’est ce que nous révèle le Pr Marina Cavazzana, pédiatre hématologue à l’hôpital Necker et pionnière de la thérapie génique. C’est ainsi que ce virus, une fois qu’on lui a ôté ses caractéristiques dangereuses pourrait aider à guérir de la drépanocytose, une maladie des globules rouges qui touche plus de 500 millions de personnes dans le monde. Ces globules rouges anormaux altèrent la circulation sanguine, causent d’innombrables dommages dans les organes et provoquent un décès précoce. Le virus du sida modifié par génie génétique est capable d’entrer dans les cellules malades et d’y déposer l’information génétique permettant de corriger les anomalies de l’hémoglobine. « A Necker nous avons traité un jeune garçon de 13 ans ». Une première mondiale ! Depuis, 3 autres adolescents et une jeune femme ont été intégrés à ce protocole de recherche. Autre idée: utiliser le VIH contre lui-même ! « On part toujours de la structure moléculaire du VIH, on enlève la partie qui donne l’immunodéficience humaine, et à la place, on introduit un gène qui confère à la cellule une résistance à ces virus. » Ce traitement serait proposé aux patients qui ont arrêté leur thérapie mais conservent du VIH résiduel dans l’organisme. Le traitement va être initié prochainement à l’hôpital Saint-Louis. « J’espère revenir l’an prochain sur cette même scène vous raconter tout cela… »
Drépanocytose, SIDA, nos amis les virus
Catégorie
Sciences
INTERVENANTS
Marina CAVAZZANA
THÉMES
Sida
ANNÉE
2018