Quand vous passez un scanner ou une IRM, vous avez la certitude de passer un examen d’imagerie médicale. C’est vrai. Mais la part de l’imagerie est aujourd’hui de moins en moins prépondérante. Ce qui va faire la différence entre deux appareils, qui va donner une belle image en 2D, 3 D… et même 4D (avec la dimension temporelle), c’est l’informatique. » On sait fusionner ces images en une seule. Le radiologue se balade là-dedans d’un simple mouvement de la main ». Membre de l’Académie des sciences et Professeur au Collège de France, Gérard Berry en est convaincu, l’informatique est l’avenir de la médecine.
Il existe désormais des algorithmes capables analyser les images. « C’est ce qu’on appelle de l’apprentissage « explique le Pr Berry, qui récuse le terme d’intelligence artificielle. Car « l’algorithme n’a pas d’intelligence, seulement une capacité à ingurgiter des centaines de milliers de données, pour interpréter une image ». En somme, porter un diagnostic. Et ce diagnostic est aussi bon que celui d’un radiologue entraîné.
D’un autre côté, l’informatique peut être très dangereuse à cause des bugs et des trous de sécurité.
– Le bug c’est une toute petite erreur de conception qui va être amplifiée arbitrairement par une machine dépourvue d’intelligence. Exemple, les patients irradiés au Canada et aux Etats-Unis.
– Le trou de sécurité, c’est la faille par laquelle des pirates mal intentionnés peuvent s’infiltrer. Ainsi d’un côté les pacemakers sont des merveilles de technologie, qui adaptent en permanence le rythme cardiaque aux besoins du patient. De l’autre ils sont très vulnérables : on a découvert récemment dans les pacemakers des 4 plus grandes firmes américaines des trous de sécurité permettant d’interférer avec leur fonctionnement.
Et le spécialiste de se demander pourquoi la médecine est rétive devant l’informatique. On le voit avec le Big data, comme l’indiquait Didier Sicard. Mais ce n’est pas tout. Les hautes technologies médicales sont aussi concernées : « J’ai fait beaucoup d’expertise dans le domaine du nucléaire, de l’avionique, je n’ai jamais été consulté sur un dispositif médical. Ni mes collègues non plus ».
Jean Villard, disait « la culture coûte cher, essayez donc l’ignorance. » Mais l’ignorance a un prix aussi. Il peut se révéler exorbitant.
L’informatisation de la médecine
Catégorie
Sciences
INTERVENANTS
Gérard BERRY
THÉMES
IA | Informatique
ANNÉE
2017