« Le Hasard, c’est le destin qui se promène incognito ». Cette nuit là Marie Uhlrich, infirmière en réanimation à Strasbourg, a accepté de modifier son service pour arranger une collègue. Au petit matin, elle passe voir un patient, hospitalisé suite à un malaise. « Nous discutons de mon métier, de mon engagement auprès des étudiants en santé… » Marie lui cite un livre, Omerta à l’hôpital, qu’elle est en train de lire. »Il me sourit, me demande le nom des auteurs qui ont contribué à ce livre. Je me rappelle très bien de son sourire… » Il est l’un des auteurs. Marie est émue, heureuse. Quelques jours plus tard elle reçoit un courrier l’invitant à parler de son métier, ici, à l’Odéon…
Marie est là pour partager ses joies, sa passion pour son métier, mais aussi ses difficultés. Un métier qui se décline au pied du lit du malade mais aussi au contact des étudiants stagiaires. « Soigner et encadrer sont les deux faces d’une même pièce ». Cela fait la richesse de ce métier, mais c’est un équilibre ténu et fragile. L’hôpital a de moins en moins de moyens, il n’engage plus le personnel nécessaire. « Notre charge de travail ne fait qu’augmenter, l’arbitrage se fait au bénéfice du soin et au détriment de la formation »
Or que sera l’hôpital de demain, si les jeunes ne sont pas formés correctement, s’ils désertent la profession ou la pratiquent sans passion. « L’infirmière c’est la part incompressible d’humanité dans l’hôpital. Derrière la fameuse blouse blanche aussi vulnérable que la flamme d’une bougie, cette part d’humanité incompressible est transmise de celui qui forme à celui est formé. »
Si nous voulons que dans dix ans, dans vingt ans, au milieu des robots chirurgiens, des soins à distance, cette bienveillance, cette juste attention soit toujours là, au cœur du soin, il importe aujourd’hui plus que jamais, de préserver cette flamme fragile.
Le progrès technique ne doit jamais se faire au détriment de l’humain.
Comme l’acte I, le second acte se termine sous des applaudissements nourris. Car si l’hôpital reste populaire chez les Français malgré ses dysfonctionnements, c’est aussi -et peut-être avant tout- grâce à ses infirmières. Anne-lyse a clos l’acte 1 en nous offrant sa fragilité, qu’elle a transformée en optimisme. Marie clôt l’acte II en nous offrant sa force, qu’elle diffuse et transmet telle une flamme. Force précaire qu’il convient d’entretenir. Sans quoi la lumière s’éteindra.
Et c’est sur cette bougie, cette lumière qui nous guide dans l’obscurité, que s’éteignent les projecteurs.
A la pause les échanges se poursuivent. Chacun peut rencontrer l’orateur de son choix, le questionner, voire tenter de nouvelles expériences. « Je ne suis pas comme certain homme politique, je ne suis pas un hologramme » a souligné Sylvain Ordureau en quittant la scène. Message reçu 5/5, une foule compacte, de tous âges, séniors, familles, enfants, s’agglutine pour tester les Hololens® et voir la réalité d’un œil nouveau. Thomas Bourgeron est lui aussi pressé de questions sur l’autisme et sa prise en charge en France. Les familles s’interrogent sur les carences du système français. Pourquoi tant de jeunes sont-ils obligés de partir se faire suivre en Belgique ? Pourquoi l’Europe du Nord semble-t-elle souvent plus attentive que la France plus ouverte à l’accueil des enfants différents ? » En Italie les enfants autistes sont scolarisés. Ce n’est pas le Nord de l’Europe » répond le spécialiste. Gare aux idées reçues !